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Quand RH ne signifiera plus Ressources Humaines mais Robots Humanoide

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Ecrit par Bekir YILDIRIM, le 8 Mars 2017 à 12h.

Je suis le Responsable des Ressources Artificielles. Le RRH a pour ainsi dire disparu en 2020 remplacé par le Responsable des ressources externalisées. L’entreprise libérée de 2020, c’est l’entreprise libérée de ses salariés humains pour lui permettre de produire avec ses robots remplis d’intelligence artificielle, ses chaines de production managées par algorithmes et quelques ressources humaines externes…

Le mouvement avait commencé timidement en 2016 pour connaitre une accélération en 2017 mais la rupture a bien été 2019 avec la mise au point d’une intelligence artificielle que l’on pouvait greffer sur tous les process existant pour une analyse suivi d’un diagnostic global et de recommandations pour l’entreprise.

Il faut dire que les RH n’arrêtaient pas de nous rabâcher encore et encore le cout de la main d’œuvre, la complexité du code du travail, des textes législatifs, de l’empilement des droits, du management de proximité… Ils n’avaient pas su prendre le virage de la transformation alors en cours.

Les premiers qui se sont trouvés au chômage étaient ceux qui s’y attendaient le moins : nos consultants. Nous avions plein de consultants pour le marketing, la communication, la marque employeur et la stratégie d’entreprise. Nous avons désormais un contrat avec le GIA – Global Intelligence Administration – qui nous permet de gérer l’interface avec nos machines et nos ressources humaines externalisées.

Les recommandations étaient limpides : débarrassez-vous du facteur humain en interne, bien trop couteux, automatisez toutes les tâches répétitives et externalisez le reste des secteurs fonctionnels !

La surprise a été de taille puisque en 2016 on annonçait seulement 10% à 40% d’emplois – selon les études –remplacés par les robots ; et ce plutôt des emplois non qualifiés, même si le phénomène commençait à toucher également des cols blancs ; au Japon un robot avait déjà remplacé 34 salariés en assurance, mais cela restait encore marginal.

Le tsunami a donc surpris tout le monde. Les entreprises ont tenté de surfer sur les aspirations de la Gen Y, si avide d’entreprendre, d’être libre et autonome. Les nouveaux dirigeants politiques avaient de leur côté balayé les protections sociales et écrasé les dernières velléités de syndicats prêchant seuls dans des ateliers désaffectés, des bureaux abandonnés et des usines robotisées. Quelques chèques avaient permis de renvoyer tout le monde aux joies de l’indépendance, grâce au revenu universel. Son montant avait été calculé par les robots gestionnaires afin de juguler les envies d’un grand mouvement de révolte… mais au final, trop faible pour vraiment vivre, il avait souvent condamné ses bénéficiaires à accepter du travail aux conditions dictées par des employeurs peu scrupuleux, pour ne pas rester dans la misère et le dénuement.

L’uberisation avait touché les transports en premier, les voitures, les trains, les autobus, les avions… tout avait été confié à des IA et parfois quelques humanoïdes pour ne pas créer de panique devant le vide des cabines et des sièges conducteurs.

Les banques avaient suivi, avec la fermeture de 90% des agences ; et celles qui furent maintenues furent automatisées à 90% comme ce fut aussi le cas pour la grande distribution et ses caisses automatiques, avec des ventes réalisées à distance pour bénéficier de prix plus intéressants. Amazon avait lancé le premier projet – qui fut rapidement suivi d’un raz de marée – d’immenses entrepôts qui ne résonnaient plus que des bras articulés, des chariots automatiques et des lumières issues de la lecture des codes-barres. Les livraisons étaient désormais en grande partie assurées par des drones.

Les services à la clientèle avaient vu fondre les call-center et les services clients remplacés par chatbots dont le cœur s’appuyait sur les principes du Learning Machine, big data et intelligence artificielle. Ces programmes dotés de voix humaines pouvaient prédire les questions des clients dans 78% des cas dès la 12èmeseconde, accélérant ainsi les temps de traitement et réduisant les attentes. Un taux de satisfaction bien supérieur à ce qu’il était à l’époque des employés en chair et en os.

La santé avait été bouleversée par la médecine prédictive et les systèmes d’assurance qui, en revanche, nécessitaient que les assurés acceptent d’avoir une puce implantée dans leur chair. On se félicitait chaque jour des choix thérapeutiques guidés par la machine, bien qu’encore sous validation d’un médecin. Le personnel hospitalier était secondé par une intelligence artificielle qui les rappelait à l’ordre sur des erreurs dans le dosage des médicaments, l’hygiène des soins ou le temps passé avec chaque malade.

Nous étions passés, comme dans les mauvais films de science-fiction, à des robots ayant parfois des formes humaines, notamment lorsqu’ils devaient entrer en contact avec la population ou les clients. Mais nous avons abandonné, car nous avions à déplorer de nombreuses pertes ou détériorations suite à des problèmes de communication avec les clients. En tant que Responsables des ressources artificielles, j’ai aussi une responsabilité dans la gestion des risques de ces machines, qui sont souvent relativement fragiles et couteuses.

Nous étions partis pour supprimer tout le travail rémunéré qui ne nécessitait que des bras ou du cerveau gauche – les analyses pouvant être décortiquées en process –, mais finalement la main d’œuvre étant bon marché et les risques non assurés par nos soins, nous avons changé d’avis. Mon responsable des ressources externalisées doit faire face à un fort turn-over mais une main d’œuvre abondante permet de s’adapter en temps réel.

Les emplois qui ont résisté sont les emplois qui demandent à la fois une capacité physique spécifique et une disposition de l’esprit très particulière. Le travail de jardinier, fleuriste, comme celui de masseur, ostéopathe ou chirurgien sont devenus essentiels (bien que ce dernier soit fortement assisté et guidé par ses assistants robotisés) pour empêcher les gens de sombrer dans la mélancolie, voire la déprime. Il reste aussi les emplois dans le domaine du loisir mais celui-ci dépend des subventions et des recommandations des algorithmes du ministère de la culture et des arts. Quelques artisans subsistent mais les nouvelles constructions ne nécessitent plus de plombiers, chauffagiste ou serruriers. Tout a été optimisé et peut être changé par blocs.

Nous avons supprimé l’emploi, mais n’avons pas su recréer de l’activité ; et les inégalités sont revenues, comme au temps des grandes révolutions en Europe et aux Etats-Unis. Les forces de l’ordre – étant désormais constituées de 15% de fonctionnaires, 65% de robots et 20% d’intermittents – sont efficaces en temps normal ; mais elles pourraient poser problème en cas de soulèvement massif de la population. Nous sommes donc en train de voir, avec le ministère de l’éthique, si nous pouvons programmer les puces santés avec un programme « sécurité ».

Une autre approche serait d’augmenter le revenu universel, de re-développer les arts, les loisirs, et de permettre de nouveau le sport et les voyages. Ces derniers en effet avaient été rendus difficiles en raison de la pollution qui ne permettait plus de dépenser autant d’oxygène sans rien produire en retour. Cette décision stratégique est au programme du prochain sommet de Crados et aux mains de nos grands dirigeants.

Nous sommes d’ailleurs actuellement sur un programme pilote d’une communauté qui a refusé les derniers progrès et se veut auto-suffisante avec le revenu universel. Ils continuent à exercer des activités que nous avions permis de faire disparaître grâce aux robots comme l’agriculture, la construction de logements, le recyclage, la cueillette des fruits et des légumes, l’enseignement. Ce qui est étonnant c’est que le niveau de vie est plus faible, mais qu’ils ont développé une ressource devenue extrêmement rare de nos jours : le bonheur. (Source

Publié par Bekir YILDIRIM

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Bienvenue dans mon univers ! Je suis Bekir Yildirim, 33 ans, fondateur de My CM Mag, blogueur chevronné, community manager avec de l’humour et un formateur hors norme avec un vécu.

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